Twitter envisage de poursuivre Meta en justice au sujet de son application concurrente, Threads, qui connaît une expansion rapide. Threads, lancé mercredi dernier auprès d’un large public, ressemble étrangement à Twitter. Les dirigeants de Meta l’ont présenté comme une alternative plus conviviale à Twitter.

Elon Musk, le patron de Twitter, a déclaré que “la concurrence est loyale, la malhonnêteté ne l’est pas”, mais Meta a réfuté les allégations formulées dans un document juridique selon lesquelles Threads aurait été développé avec l’aide d’anciens employés de Twitter.

Plus de 70 millions de personnes ont rejoint Threads depuis son lancement, selon Meta.

Selon Statista, Twitter compte environ 350 millions d’utilisateurs.

Selon un rapport de la SEC datant de 2013, il a fallu quatre ans à Twitter pour accumuler le même nombre d’utilisateurs que Threads en une seule journée. Cependant, Twitter a dû développer sa base d’utilisateurs à partir de zéro, tandis que Threads a tiré parti de la revendication de Meta concernant les deux milliards d’utilisateurs mensuels existants sur Instagram.

Lire aussi : “Threads vs. Twitter : Lequel recueille le plus de données ?”

L’interface de Threads ressemble beaucoup à celle de Twitter ; le fil d’actualité et les fonctions de repostage sont étonnamment similaires. Toutefois, la loi américaine sur le droit d’auteur ne protège pas les idées. Ainsi, pour obtenir gain de cause, Twitter doit établir que sa propriété intellectuelle, telle que le code du logiciel, a été volée.

Alex Spiro, l’avocat de Twitter, a envoyé une lettre au PDG de Meta, Mark Zuckerberg, dans une affaire d’abord révélée par Semafor, un organisme d’information. La lettre accuse Meta de “détournement intentionnel, délibéré et illégal des secrets commerciaux et autres propriétés intellectuelles de Twitter” pour concevoir Threads.

Spiro affirme que Meta a recruté d’anciens employés de Twitter qui “avaient et continuent d’avoir accès aux secrets commerciaux de Twitter et à d’autres données hautement confidentielles”. Il a affirmé que cela avait grandement facilité le développement par Meta de ce qu’il a appelé un “clone” de l’application Threads.

Dans un message publié sur Threads, le porte-parole de Meta, Andy Stone, a réfuté cette allégation en déclarant que “personne dans l’équipe d’ingénieurs de Threads n’est un ancien employé de Twitter – c’est tout simplement faux”.

Musk et Zuckerberg ont reconnu la rivalité autour de Threads, une application connectée à Instagram mais fonctionnant de manière indépendante. Alors que Threads fait ses débuts dans 100 pays, Mark Zuckerberg rompt son silence de plus d’une décennie sur Twitter et publie un mème viral représentant deux personnages de Spider-Man, presque identiques, se pointant l’un vers l’autre, ce qui laisse supposer un face-à-face.

Peu de temps après, alors que le mot “Threads” était en vogue à l’échelle mondiale sur sa plateforme, Musk a fait une remarque : “Se faire attaquer par des inconnus sur Twitter est infiniment préférable à se laisser aller à la gaieté artificielle d’Instagram”.

Linda Yaccarino, PDG de Twitter, a déclaré dans un tweet jeudi que si la plateforme est fréquemment copiée, il est impossible de la reproduire.

Meta et Twitter ont tous deux procédé à d’importantes réductions de personnel cette année. Meta a annoncé en avril qu’elle prévoyait de réduire ses effectifs d’environ 10 000 personnes.

Twitter a subi une perte importante de ses 7 500 employés, dont 80 % ont été licenciés au cours de phases successives après que M. Musk a pris le contrôle de la société en octobre dernier.